Proposition de la SEC : renforcer la protection des investisseurs avec 'Regulation Best Interest'
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Proposition de la SEC : renforcer la protection des investisseurs avec 'Regulation Best Interest'

Ellie Montgomery · 9 septembre 2025 · 7m ·

Principes de base

Dans une démarche importante visant à renforcer la protection des investisseurs, la Securities and Exchange Commission (SEC) a dévoilé une nouvelle réglementation visant à réviser les normes applicables aux courtiers et aux conseillers en investissement. Appelé 'Regulation Best Interest', ce projet de règle a récemment connu un développement crucial.

Le 18 avril 2018, la SEC a voté à 4 contre 1 en faveur de la publication de la réglementation, marquant un moment charnière pour la protection des investisseurs. La commission a lancé une période de commentaires publics de 90 jours, invitant les parties prenantes et le public à partager leurs observations et avis. Cette mise à jour réglementaire s'appuie sur des efforts antérieurs pour renforcer les droits des investisseurs. Notamment, le département du Travail des États-Unis avait précédemment exigé que les courtiers, agents et conseillers respectent une norme fiduciaire plus élevée lorsqu'ils conseillaient sur des investissements de retraite. L'engagement de la SEC à améliorer la protection des investisseurs par des mesures réglementaires demeure ferme, et la proposition 'Regulation Best Interest' constitue la dernière étape de cet effort continu.

Évolution des normes

Un changement de paradigme s'est produit avec l'introduction de la règle fiduciaire, modifiant les normes auxquelles les courtiers étaient soumis. Auparavant, les courtiers opéraient sous la « norme de convenance » (suitability standard), qui leur permettait de recommander des investissements simplement adaptés plutôt que véritablement alignés sur l'intérêt supérieur de leurs clients. Cette permissivité permettait aux courtiers de promouvoir des investissements coûteux générant des commissions plus élevées tant qu'ils respectaient les critères de convenance.

Reconnaissant la nécessité d'un changement, la Securities and Exchange Commission a répondu aux appels en faveur d'une action sur la question fiduciaire. Tant l'ancienne présidente Mary Jo White que l'actuel président Jay Clayton ont manifesté un vif intérêt pour la réforme. L'urgence d'une réforme réglementaire s'est intensifiée lorsque, en mars, un panel de la cour d'appel fédérale a annulé l'exigence fiduciaire du département du Travail.

Les premières évaluations d'experts indiquent que la Regulation Best Interest, qui s'étend sur plus de 1 000 pages, semble moins contraignante que la règle du département du Travail. Cependant, son champ est plus large puisqu'elle dépasse le seul cadre des investissements de retraite, assurant ainsi une approche plus complète de la protection des investisseurs.

Renforcer la protection des investisseurs : éléments clés de la proposition de la SEC

Dans le cadre de son engagement à protéger les investisseurs, la Securities and Exchange Commission a présenté une proposition globale comprenant trois composantes essentielles. Ces éléments, tels que définis par la SEC, visent à favoriser la transparence et à élever le niveau de diligence dans le secteur financier :

  1. Agir dans le meilleur intérêt : selon la proposition, les courtiers-négociants seraient tenus de prioriser le meilleur intérêt de leurs clients particuliers lorsqu'ils formulent des recommandations d'investissement. Cela garantirait que les conseils fournis sont adaptés aux besoins et aux objectifs spécifiques des investisseurs individuels.
  2. Clarifier le devoir fiduciaire : la SEC cherche à apporter des éclaircissements sur le devoir fiduciaire que les conseillers en investissement doivent à leurs clients. En établissant des directives plus nettes, les investisseurs peuvent avoir une plus grande confiance dans l'engagement de leur conseiller à agir dans leur meilleur intérêt.
  3. Renforcer les divulgations : les professionnels de l'investissement seraient tenus de fournir un document bref et informatif appelé résumé de la relation client (Form CRS). Cette divulgation présenterait la portée et les modalités de la relation client-professionnel, permettant aux investisseurs de prendre des décisions mieux informées. De plus, la proposition vise à interdire aux courtiers-négociants d'utiliser le mot « advisor » dans leur nom ou comme titre. Cette mesure maintient la norme de conduite supérieure actuelle des conseillers en investissement, distinguant leur rôle de celui des courtiers.

La proposition de la SEC représente une étape importante vers le renforcement de la protection des investisseurs, la promotion d'une plus grande transparence et l'amélioration des normes de diligence dans le secteur financier.

Fiduciaire vs. Best Interest

Le paysage financier a connu un développement majeur avec la mise en œuvre de la règle fiduciaire sous l'administration Obama. Rédigée sur une période de six ans, cette règle imposait une norme fiduciaire aux professionnels financiers gérant les fonds de retraite des clients.

Sous la norme fiduciaire, les professionnels financiers devaient facturer des honoraires raisonnables et étaient interdits de tenir des propos trompeurs concernant les investissements, les arrangements de paiement ou les conflits d'intérêts. Dans certains cas, les régulateurs au niveau des États ont interprété la règle comme interdisant les concours de vente incitant les courtiers à privilégier des produits à frais élevés au détriment d'alternatives moins coûteuses au rendement comparable.

Alors que les défenseurs des consommateurs et les groupes d'investisseurs expriment des doutes quant à l'ampleur de la réforme proposée par la SEC, les groupes représentant les services financiers et l'industrie de l'assurance ont rejeté à la fois la norme fiduciaire et des propositions similaires. Leur objection porte sur la forte dépendance du projet aux divulgations, ainsi que sur l'absence d'une définition claire de la « norme du meilleur intérêt ».

Les critiques soutiennent en outre que la divulgation des conflits d'intérêts, telle que proposée dans le Form CRS, ne les élimine pas. De plus, la nouvelle norme de conduite ne traite pas des quotas de vente ni des pratiques de rémunération qui incitent les courtiers à recommander des produits à frais élevés et à faible rendement, incompatibles avec les meilleurs intérêts de leurs clients.

La commissaire Kara M. Stein a été la seule voix dissidente, exprimant sa déception devant l'occasion manquée de placer l'intérêt des investisseurs au premier plan. Selon Stein, la réglementation proposée se contente de renforcer les obligations de convenance des courtiers et d'imposer quelques divulgations sans réellement faire progresser la protection des investisseurs.

Point de vue des conseillers financiers sur le débat en cours

Au milieu du débat permanent sur les normes financières, les conseillers financiers, largement attachés à la norme fiduciaire, se déclarent satisfaits de la visibilité publique du dossier. Ils estiment que cette exposition accrue des différentes normes de conduite profite aux consommateurs en sensibilisant davantage le public.

Steve Sivak, CFP® et fondateur d'Innovate Wealth, ainsi que Dan Danford, CFP® et PDG de Family Investment Center, tous deux Certified Financial Planners™, soulignent l'importance de la norme fiduciaire. Ils indiquent que des milliers de conseillers s'engagent à respecter la véritable norme fiduciaire en obtenant une certification et en acceptant la désignation CFP®, qui dépasse le niveau du « meilleur intérêt » exigé par la proposition de la SEC.

David Rae, CFP®, AIF®, président et fondateur de DRM Wealth Management, fait écho aux préoccupations de ses collègues, affirmant que la proposition n'établit pas une véritable norme fiduciaire. Il estime que cette approche ne fera que semer la confusion parmi le public et nuira finalement aux investisseurs individuels.

Le consensus parmi ces conseillers financiers est que les normes révisées proposées par la SEC n'offrent pas une protection adéquate aux consommateurs. Ils soutiennent plutôt que la Regulation Best Interest risque d'introduire davantage de confusion et de ne pas fournir la clarté nécessaire aux consommateurs lorsqu'ils prennent des décisions financières.

Conclusion

La proposition de la SEC, Regulation Best Interest, constitue une étape notable vers le renforcement de la protection des investisseurs et l'amélioration de la qualité des conseils financiers. Le projet inclut des éléments clés tels que l'obligation pour les courtiers-négociants d'agir dans le meilleur intérêt de leurs clients, la clarification du devoir fiduciaire des conseillers en investissement et le renforcement des exigences de divulgation. Bien que les conseillers financiers soutiennent largement le débat autour des normes, des inquiétudes subsistent quant au fait que la proposition ne crée pas une véritable norme fiduciaire et risque de semer la confusion. Trouver un équilibre entre mesures réglementaires et dynamique du marché est crucial pour donner la priorité aux intérêts des investisseurs et promouvoir la transparence dans le secteur financier.

Securities and Exchange Commission (SEC)
Regulation Best Interest