Investir en France : coûts réels, PFU et choix du courtier
Investir en France : coûts réels, PFU et choix du courtier

Investir en France : coûts réels, PFU et choix du courtier

Alice Cooper · France · 20 novembre 2025 · 5m

Les versements réguliers en ETF sont une stratégie solide sur un horizon long. Mais votre performance finale ne dépend pas seulement du « bon indice » : elle est surtout déterminée par l’ensemble des coûts, le régime fiscal et la qualité d’exécution. Voici comment mettre en place un DCA « à la française », quels frais compter, en quoi le PFU et le PEA diffèrent, comment choisir un courtier et bâtir un portefeuille sans complexifier inutilement.

Par où commencer : objectif, horizon et DCA comme processus

Définissez d’abord votre objectif (constitution de patrimoine, retraite, compte enfant), votre horizon (5–10 ans et plus) et le versement mensuel que vous pouvez tenir.

Le DCA (achats réguliers) répartit le risque d’entrée dans le temps et atténue l’impact des gros titres sur vos décisions. En marché haussier, vous renoncez à une partie du gain d’un « achat au plus bas », mais vous gagnez en discipline et en prévisibilité.

Le coût d’un investissement

Raisonnez en TCO (total cost of ownership) — la somme honnête de tous les frais sur la durée de vie de l’investissement.

  • Le TER du fonds est déjà intégré au prix de la part — mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg.
  • Frictions de marché : spreads bid/ask et slippage, surtout hors heures liquides.
  • Frais de courtage : frais d’ordres / d’auto-invest, frais de place ; les conditions varient fortement selon les courtiers.
  • Fiscalité des dividendes — si vous êtes hors PEA (voir PFU et PEA plus bas).

À retenir : comparez non pas les slogans marketing, mais TER + spread + frais du courtier + impôts pour votre montant et votre fréquence de versement.

Fiscalité : PFU et rôle de l’IFU dans la déclaration

Le régime de base en France est le PFU (flat tax) 30 % : 12,8 % d’impôt sur le revenu + 17,2 % de prélèvements sociaux.

Il s’applique aux dividendes et aux plus-values hors comptes avantageux. À la déclaration annuelle, vous pouvez opter pour le barème progressif si c’est plus favorable.

Pour éviter que la déclaration ne devienne un casse-tête, appuyez-vous sur l’IFU (Imprimé Fiscal Unique) — le relevé annuel consolidé de votre courtier (opérations et paiements). L’IFU fait gagner du temps et limite les erreurs.

Qu’est-ce que le PEA ?

Le PEA (Plan d’épargne en actions) est un compte d’investissement à avantage fiscal dédié aux actions européennes. Après 5 ans, les plus-values sont exonérées d’impôt sur le revenu (les prélèvements sociaux restent dus).

Point d’attention : l’éligibilité des actifs. De nombreux ETF « mondiaux » ne sont pas éligibles au PEA. Recherchez la mention PEA-éligible chez l’émetteur / le courtier.

Si vous investissez à long terme, le PEA diminue sensiblement la charge fiscale. Si vous visez l’exposition mondiale la plus large, une partie du portefeuille restera hors PEA — où PFU et TCO redeviennent centraux.

Comment choisir son courtier ?

Dressez une check-list et comparez 2–3 candidats.

  1. Coûts d’exécution : frais par achat automatique, versement minimum, frais de place, conditions de vente.
  2. Univers d’ETF : indices dont vous avez besoin et support PEA, si c’est important pour vous.
  3. Reporting : disponibilité de l’IFU, formats d’export, qualité de l’attestation annuelle.
  4. Exécution & UX : délais de règlement, méthodes d’alimentation, pause/modification du plan en 1–2 clics, qualité du support.
  5. Auto-invest en PEA : tous les courtiers ne proposent pas les mêmes fonctions d’auto-invest dans le PEA. Conditions et frais varient — vérifiez en amont.

Exemples de courtiers

  • Boursorama (banque-courtier classique avec PEA)
  • DEGIRO (frais de transaction bas, large choix d’ETF, certains en Core Selection)
  • Trade Republic (ticket d’entrée bas, auto-invest dès de petits montants)

Vérifiez toujours la grille tarifaire à jour.

Exécution : quand acheter et comment réduire les spreads

Les plans automatiques s’exécutent souvent dans des fenêtres prédéfinies. Pour un achat manuel, privilégiez les heures liquides de la place principale et évitez les périodes « creuses » — vous réduirez ainsi spreads et slippage.

Pour des achats ponctuellement importants, une limite proche de la valeur théorique est judicieuse. Pour de petits versements réguliers, un ordre au marché pendant les heures liquides suffit généralement.

Construire le portefeuille

Inutile de compliquer. Pour la plupart des objectifs long terme, deux architectures suffisent :

  • Un seul ETF “core” (effort minimal) : indice large (MSCI World/ACWI ou équivalent européen PEA-éligible). Versement mensuel ; rééquilibrage tous les 6–12 mois ou à ~±5 pts d’écart.
  • Core–Satellite (un peu plus de flexibilité) : un indice large au cœur ; satellites avec des poids modestes (Europe/EM/facteurs/secteurs). Versement mensuel/trimestriel en tenant compte des coûts ; rééquilibrage trimestriel/semestriel.

L’essentiel est de fixer vos règles de rééquilibrage à l’avance et de vous y tenir, plutôt qu’au bruit de marché.

En bref

Un plan d’investissement en France efficace n’est pas une publicité « zéro frais » : c’est une maîtrise des coûts totaux, un choix éclairé d’avantages fiscaux et une exécution soignée.

Définissez votre objectif, calculez le TCO, tranchez PFU vs PEA, choisissez votre courtier selon des critères (pas la marque) et suivez des règles simples de rééquilibrage. Ainsi, vos versements ETF resteront simples et prévisibles.

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