Blockchains Layer 0 expliquées
Répondant aux difficultés du secteur, les protocoles Layer 0 constituent une base fondamentale permettant la construction de blockchains Layer 1. Ils jouent un rôle central dans le développement des réseaux et applications blockchain, apportant des solutions à des problématiques telles que la scalabilité et l'interopérabilité. En définitive, les protocoles Layer 0 servent d'infrastructure sous-jacente à l'ensemble du système, facilitant le fonctionnement fluide de la technologie blockchain.
Notions de base
Lorsqu'on analyse les composants d'un écosystème blockchain, une façon de les catégoriser consiste à les comparer aux protocoles Internet, définissant ainsi des couches distinctes.
Une classification complète d'un écosystème blockchain comprend les couches suivantes :
En commençant par Layer 0, qui sert de fondation, fournissant l'infrastructure sous-jacente pour soutenir le développement de multiples blockchains Layer 1.
En poursuivant avec Layer 1, nous trouvons les blockchains fondamentales utilisées par les développeurs pour construire diverses applications, telles que les applications décentralisées (DApps).
En passant à Layer 2, on rencontre des solutions de mise à l'échelle conçues pour alléger la charge transactionnelle des blockchains Layer 1, en externalisant certaines activités.
Enfin, au Layer 3, se situe la couche applicative de l'écosystème blockchain, englobant diverses applications basées sur la blockchain, y compris les jeux, les portefeuilles et autres DApps.
Dans certains cas, la classification d'un écosystème blockchain en ces couches spécifiques peut ne pas être applicable. Différentes situations peuvent se présenter où certaines couches sont absentes ou où l'affectation des couches varie selon le contexte.
Pour traiter les obstacles rencontrés par les réseaux Layer 1, illustrés notamment par l'architecture monolithique du réseau Ethereum, les protocoles Layer 0 apparaissent comme une solution potentielle. En établissant une infrastructure fondamentale polyvalente et en permettant aux développeurs de déployer leurs propres blockchains adaptées à des usages précis, Layer 0 vise à améliorer l'efficacité dans la résolution de défis tels que la scalabilité et l'interopérabilité. Son objectif principal est d'offrir une approche plus rationalisée pour atténuer ces problématiques.
Problèmes que Layer 0 peut résoudre
Interopérabilité
Le concept d'interopérabilité englobe la capacité des réseaux blockchain à communiquer entre eux, favorisant un ensemble cohérent de produits et de services blockchain qui, à leur tour, améliorent l'expérience utilisateur.
Au sein de l'écosystème blockchain, les réseaux qui partagent un même protocole Layer 0 bénéficient d'une interopérabilité intrinsèque, supprimant la nécessité de ponts dédiés. En s'appuyant sur différentes versions de protocoles de transfert inter-chaînes, Layer 0 permet aux blockchains d'un même écosystème de tirer mutuellement parti des fonctionnalités et des scénarios d'application de chacune. Cette collaboration symbiotique entraîne des effets positifs tels que l'accélération des transactions et une efficacité opérationnelle accrue.
Scalabilité
La congestion fréquemment observée dans une blockchain monolithique comme Ethereum provient du fait qu'un seul protocole Layer 1 englobe toutes les fonctions essentielles, y compris l'exécution des transactions, le consensus et la disponibilité des données. Cette concentration crée un goulet d'étranglement pour la montée en charge. Cependant, Layer 0 propose une solution en répartissant ces fonctions critiques entre différentes blockchains.
Grâce à cette approche architecturale, les réseaux blockchain construits sur une même base Layer 0 peuvent attribuer des tâches spécifiques pour optimiser les performances, améliorant ainsi la scalabilité. Par exemple, des chaînes d'exécution peuvent être ajustées pour gérer efficacement des volumes de transactions élevés, garantissant un débit accru.
Flexibilité pour les développeurs
Les protocoles Layer 0 mettent l'accent sur la facilitation de l'engagement des développeurs en offrant des kits de développement logiciel (SDK) conviviaux et une interface fluide. Ces outils sont conçus pour simplifier le processus de lancement de blockchains dédiées pour les développeurs.
En tirant parti des protocoles Layer 0, les développeurs bénéficient d'une grande flexibilité pour personnaliser leurs blockchains selon leurs besoins spécifiques. Cela inclut la possibilité de définir des modèles d'émission de tokens et de contrôler le type de DApps souhaitées sur leurs blockchains. Cette polyvalence permet aux développeurs de façonner leurs réseaux blockchain en cohérence avec leurs visions et objectifs uniques.
Décoder Layer 0 : comprendre les mécanismes des protocoles
Les protocoles Layer 0 adoptent des approches opérationnelles variées, chacune se distinguant par son design, ses caractéristiques et ses domaines d'accentuation.
De manière générale, les protocoles Layer 0 jouent le rôle crucial de blockchain principale qui sécurise les données transactionnelles provenant de nombreuses chaînes Layer 1. Dans ce cadre, il existe des ensembles de chaînes Layer 1 construites sur des protocoles Layer 0. De plus, des protocoles de transfert inter-chaînes facilitent le transfert fluide de tokens et de données entre différentes blockchains.
Il est important de noter que les structures spécifiques et les relations entre ces trois composants peuvent varier considérablement d'un protocole Layer 0 à un autre. Pour illustrer, examinons quelques exemples en détail.
Polkadot
Polkadot, conceptualisé par le cofondateur d'Ethereum Gavin Wood, a été conçu comme une plateforme permettant aux développeurs de construire leurs propres blockchains. Ce protocole innovant comprend une chaîne principale appelée Polkadot Relay Chain, tandis que les blockchains individuelles établies sur Polkadot sont appelées chaînes parallèles ou parachains.
La Polkadot Relay Chain sert d'intermédiaire crucial, favorisant la communication fluide entre les parachains. Elle emploie une technique de sharding, divisant les blockchains ou les bases de données en parties plus petites, afin d'améliorer l'efficacité du traitement des transactions.
Pour garantir la sécurité et le consensus du réseau, Polkadot utilise une validation en proof-of-stake (PoS). Les projets souhaitant se développer sur la plateforme Polkadot participent à des enchères, où ils misent pour obtenir des emplacements (slots). Notamment, Polkadot a franchi une étape importante en décembre 2021 lorsque son premier projet parachain a été approuvé via un processus d'enchères.
Avalanche
Avalanche, lancé en 2020 par Ava Labs avec un accent majeur sur les protocoles DeFi, fonctionne sur une infrastructure à trois blockchains comprenant trois chaînes fondamentales : la Contract Chain (C-chain), l'Exchange Chain (X-chain) et la Platform Chain (P-chain).
Ces trois chaînes ont été soigneusement conçues pour remplir des fonctions spécifiques au sein de l'écosystème, avec pour objectifs principaux de renforcer la sécurité tout en assurant une faible latence et un débit élevé. La X-Chain est dédiée à la création et l'échange d'actifs, la C-Chain facilite la création de contrats intelligents, et la P-Chain coordonne les validateurs et les subnets. De plus, la structure adaptable d'Avalanche permet d'effectuer des swaps inter-chaînes rapides et peu coûteux.
Cosmos
Ethan Buchman et Jae Kwon ont fondé le réseau Cosmos en 2014, qui comprend le Cosmos Hub, un mainnet blockchain en PoS, et des blockchains spécialisées appelées Zones. La fonction principale du Cosmos Hub est de faciliter le transfert d'actifs et de données entre les Zones interconnectées tout en fournissant une couche de sécurité unifiée.
Chaque Zone au sein du réseau Cosmos offre de vastes options de personnalisation, permettant aux développeurs de concevoir leur propre cryptomonnaie, de définir des paramètres de validation de blocs personnalisés et d'intégrer d'autres fonctionnalités souhaitées. Pour permettre une interaction fluide entre toutes les applications et services Cosmos hébergés dans ces Zones, le réseau utilise le protocole Inter-Blockchain Communication (IBC). Ce protocole assure l'échange libre d'actifs et de données entre blockchains indépendantes, favorisant l'interopérabilité au sein de l'écosystème Cosmos.
Conclusion
Le potentiel des blockchains Layer 0 pour relever les défis du secteur, notamment la scalabilité et l'interopérabilité, varie en fonction de leur conception. Toutefois, l'impact réel et le succès de l'adoption des Layer 0 restent à déterminer, car de nombreuses solutions concurrentes cherchent à atteindre des objectifs similaires.
La mesure dans laquelle les blockchains Layer 0 contribueront à résoudre les défis du secteur dépendra de leur capacité à attirer des développeurs aptes à construire sur ces protocoles. De plus, la valeur que les applications hébergées sur ces blockchains apporteront aux utilisateurs sera un facteur crucial pour déterminer leur importance dans la résolution des problématiques à l'échelle du secteur.