Explorer les rendements du Trésor et les taux d'intérêt
Pour attirer les investisseurs, toute obligation présentant plus de risque qu'une obligation du Trésor de même échéance doit offrir un rendement plus élevé. La courbe des rendements du Trésor affiche les rendements des titres du Trésor selon leurs échéances. Une courbe de rendement normale s'incline vers le haut avec une pente concave à mesure que la durée jusqu'à l'échéance s'allonge. La courbe reflète le coût de la dette publique américaine et est, par conséquent, un phénomène d'offre et de demande. Les facteurs affectant l'offre de titres du Trésor, comme les achats des banques centrales et la politique budgétaire, ainsi que les facteurs de demande — le taux des fonds fédéraux, le déficit commercial, les régulations et l'inflation — influent tous sur la courbe des rendements.
Notions de base
Pour les investisseurs, une préoccupation essentielle concerne les taux d'intérêt futurs anticipés, surtout pour les détenteurs d'obligations. Qu'il s'agisse d'obligations individuelles ou de fonds obligataires, une approche prudente consiste à évaluer la probabilité d'augmentation future des rendements du Trésor et des taux d'intérêt, ainsi que l'ampleur possible de ces variations. En cas d'anticipation d'une hausse des taux, une stratégie adaptée peut consister à éviter les obligations à échéances longues, réduire la duration moyenne des avoirs obligataires, ou se préparer à supporter des baisses de prix en conservant les obligations jusqu'à l'échéance, récupérant ainsi la valeur nominale et bénéficiant des coupons intermédiaires.
Analyse de la courbe des rendements du Trésor : facteurs influents et enseignements du marché
La dette du Trésor américain sert de référence pour la tarification d'autres dettes nationales et joue un rôle central dans la fixation des taux d'intérêt à la consommation. Les rendements des obligations d'entreprise, des prêts hypothécaires et des obligations municipales sont étroitement liés aux rendements du Trésor, ces derniers étant des titres de dette émis par le gouvernement américain.
L'attraction des investisseurs repose sur le fait que les obligations plus risquées que des titres du Trésor de même échéance doivent offrir des rendements supérieurs. Par exemple, historiquement le taux hypothécaire sur 30 ans se situe souvent un à deux points de pourcentage au‑dessus du rendement des obligations du Trésor à 30 ans. La courbe des rendements du Trésor, qui représente les rendements pour des échéances variées, sert d'indicateur des attentes du marché quant aux évolutions futures des taux d'intérêt.
L'examen de cette courbe révèle trois aspects clés. Premièrement, elle illustre les taux d'intérêt nominaux, intégrant les anticipations du marché en matière d'inflation et d'autres facteurs affectant les paiements futurs de coupons et le principal. Deuxièmement, la Réserve fédérale exerce un contrôle sur l'extrémité gauche de la courbe en fixant le taux des fonds fédéraux. Enfin, le reste de la courbe est façonné par les dynamiques d'offre et de demande lors des adjudications.
Les marchés obligataires, y compris le marché de la dette du Trésor, fonctionnent en équilibrant l'offre et la demande, avec les acheteurs institutionnels influençant fortement cet équilibre. Dotés d'informations sur l'inflation et les taux futurs, ces acteurs offrent une vision collective des anticipations via la courbe des rendements. L'hypothèse sous-jacente est que seuls des événements imprévus, comme une hausse inattendue de l'inflation, décaleraient la courbe des rendements.
Dynamique de la courbe des rendements : comprendre l'interaction offre-demande
Explorer les forces qui font monter ou baisser la courbe des rendements implique de reconnaître l'interaction complexe des flux de capitaux qui façonnent les taux d'intérêt du marché. La courbe des rendements du Trésor, emblème du coût de la dette publique américaine, est fondamentalement l'expression du phénomène offre‑demande.
Facteurs influençant l'offre
Achats par la banque centrale : Les manœuvres stratégiques de la Réserve fédérale, telles que les achats massifs d'actifs (quantitative easing) ou les ventes (quantitative tightening), influencent les anticipations du marché et peuvent produire des effets contre‑intuitifs sur les rendements obligataires.
Politique budgétaire : Les déficits budgétaires du gouvernement américain entraînent l'émission de dette du Trésor, augmentant l'offre de titres du Trésor. À mesure que l'endettement s'accroît, une hausse inévitable des taux d'intérêt peut suivre, catalysant un élargissement du crédit.
Facteurs influençant la demande
Taux des fonds fédéraux : Les ajustements du taux des fonds fédéraux par la Réserve fédérale se répercutent sur la gamme des taux d'intérêt, affectant la demande pour les échéances longues et influençant les rendements du marché.
Déficit commercial des États‑Unis : De forts déséquilibres commerciaux contribuent à l'accumulation de réserves étrangères, les Bons du Trésor américain devenant une voie d'investissement privilégiée pour les banques centrales étrangères.
Politiques réglementaires : Des ratios de fonds propres plus élevés, imposés par les autorités de régulation, renforcent l'attractivité des obligations du Trésor pour les banques. Les régimes de retraite publics et privés, ainsi que les compagnies d'assurance, nourrissent la demande de Treasuries en conciliant contraintes de risque, rendements requis et volatilité.
Impact de l'inflation : L'inflation anticipée modifie les taux d'intérêt nominaux, les taux à court terme réagissant plus rapidement aux décisions de la Réserve fédérale, ce qui finit par influencer la forme de la courbe des rendements. Une hausse du taux des fonds fédéraux tend à aplatir la courbe, reflétant une relation nuancée entre taux nominaux, taux réels et anticipations d'inflation.
Forces économiques et dynamique de la dette
La dynamique de la dette américaine est influencée par les flux et reflux de l'économie nationale. Un paysage économique robuste renforce souvent l'attrait de la dette d'entreprise (privée), réduisant l'intérêt pour la dette publique et, par conséquent, faisant monter les taux d'intérêt. À l'inverse, un scénario économique affaibli déclenche une « fuite vers la qualité », amplifiant la demande de Treasuries et entraînant une baisse des rendements.
Contrairement aux idées reçues, une économie puissante n'oblige pas automatiquement la Réserve fédérale à relever les taux à court terme. La probabilité de hausses de taux dépend de l'apparition de pressions inflationnistes liées à la croissance, entraînant une réponse stratégique de la Fed.
Conclusion
L'interaction entre les rendements obligataires à court et à long terme suit un schéma où l'écart entre eux se contracte en période de hausse des taux. Cette contraction s'explique par la sensibilité accrue des obligations à long terme aux ralentissements anticipés de la croissance et de l'inflation, provoqués par des taux courts élevés. Les investisseurs obligataires peuvent atténuer l'impact de la hausse des taux en optimisant la duration de leurs placements à revenu fixe.