Qu'est-ce que Bâle III ?
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Qu'est-ce que Bâle III ?

Ellie Montgomery · 5 septembre 2025 · 5m ·

Introduit en 2009, Bâle III est un accord réglementaire mondial visant à réduire les risques dans le secteur bancaire. Il oblige les banques à respecter des ratios de levier et des niveaux de capital de réserve spécifiques. Le processus de mise en œuvre se poursuit jusqu'en 2022.

Notions de base

Conçu comme une avancée transformative pour renforcer la réglementation bancaire, Bâle III a été présenté en 2009 par un consortium de banques centrales de 28 pays. Né après la crise financière de 2007-2008 et la récession qui a suivi, cet accord réglementaire vise à améliorer la supervision, la gestion des risques et la réglementation du secteur bancaire. À fin 2022, le processus de mise en œuvre est toujours en cours, marquant une progression vers un cadre réglementaire bancaire plus solide.

Bâle III : renforcer la réglementation bancaire à l'échelle mondiale

En réponse à la crise financière de 2007-2008, le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, représentant les banques centrales de 28 pays et basé à Bâle, en Suisse, a introduit Bâle III. Ce troisième accord de Bâle vise à traiter les problèmes de surendettement et de sous-capitalisation mis en évidence durant la crise, en s'appuyant sur les fondations posées par Bâle I et Bâle II, et en renforçant le cadre réglementaire bancaire mondial initié en 1975. En favorisant la résilience face au stress financier, une meilleure gestion des risques et une plus grande transparence, Bâle III cherche à protéger les banques individuelles contre les chocs et à préserver l'économie mondiale. Initialement prévu pour une mise en œuvre volontaire d'ici 2015, le calendrier a été repoussé à plusieurs reprises, la date cible actuelle étant le 1er janvier 2023.

Exigences minimales de capital : comprendre Bâle III

Bâle III, un cadre réglementaire majeur pour les banques, classe le capital en deux niveaux distincts aux qualités différentes. Le Tier 1 englobe le capital de base et les réserves divulguées dans les états financiers, offrant un coussin pour absorber les pertes et assurer la continuité opérationnelle en période de stress.

En revanche, le Tier 2 se compose de fonds propres complémentaires, incluant des réserves non divulguées et des instruments de dette subordonnée non garantis. Alors que le Tier 1 est considéré comme plus sûr et liquide, le Tier 2 joue un rôle additionnel.

Le capital total d'une banque est déterminé par la combinaison des deux niveaux. Bâle III exige que les banques maintiennent un ratio minimal de capital total de 8 % des actifs pondérés par le risque (RWAs), dont au moins 6 % doivent être du Tier 1. La portion restante peut être couverte par du Tier 2. Notamment, Bâle III a relevé la part requise de Tier 1 de 4 % à 6 %, alors que Bâle II exigeait également un ratio minimal de capital total de 8 % sans préciser la composition du Tier 1. De plus, Bâle III a supprimé le Tier 3, une forme de capital encore plus risquée, du calcul. Ces changements visent à renforcer le secteur bancaire et à améliorer sa résilience face aux risques potentiels.

Renforcer les banques : les coussins de capital selon Bâle III

Pour améliorer la résilience du secteur bancaire, Bâle III a introduit des coussins de capital contracycliques — une réserve supplémentaire, comparable à un fonds pour les jours difficiles. Ces coussins, allant de 0 % à 2,5 % des actifs pondérés par le risque (RWAs), peuvent être imposés lors des périodes d'expansion économique. Ainsi, les banques sont mieux préparées avec des capitaux suffisants pendant les ralentissements économiques, comme les récessions, pour compenser les pertes potentielles.

En combinant les exigences minimales de capital et les coussins, les banques peuvent devoir maintenir des réserves allant jusqu'à 10,5 %. De plus, ces coussins contracycliques doivent être exclusivement composés d'actifs Tier 1, assurant une base financière plus solide.

Garde-fou de Bâle III : mesures de levier et de liquidité

Bâle III a introduit des exigences cruciales en matière de levier et de liquidité pour se prémunir contre les prêts risqués et garantir une liquidité suffisante lors des turbulences financières. Pour les banques « d'importance systémique mondiale », un ratio de levier a été établi, calculé comme le capital Tier 1 divisé par le total des actifs, avec un minimum fixé à 3 %.

Le cadre a également mis en place des règles liées à la liquidité, notamment le ratio de couverture de liquidité (LCR), qui impose aux banques de détenir suffisamment d'actifs liquides de haute qualité (HQLA) pour faire face à une période de stress de liquidité de 30 jours sans perte significative de valeur.

En outre, le ratio de financement stable net (NSF) compare le financement stable disponible d'une banque au financement stable requis en fonction de la liquidité, des échéances et du risque des actifs. Les banques doivent maintenir un ratio NSF d'au moins 100 %, les incitant à recourir à des sources de financement plus stables et à éviter la dépendance aux financements de gros à court terme.

Bâle III : révolutionner la banque mondiale

Bâle III, la dernière version des Accords de Bâle, vise à améliorer la réglementation, la supervision et la gestion des risques dans le secteur bancaire international. Il corrige les lacunes mises en évidence lors de la crise financière de 2007-2008, révélées par les insuffisances de Bâle I et Bâle II.

Certaines parties de Bâle III ont déjà été mises en œuvre dans certains pays, tandis que le reste est prévu pour être déployé le 1er janvi­er 2023, avec une approche progressive sur cinq ans.

Conclusion

En tant que troisième volet des Accords de Bâle, Bâle III a été élaboré par le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, regroupant les banques centrales du monde entier, y compris la Réserve fédérale des États-Unis. Dans le but de combler les lacunes réglementaires exposées lors de la crise financière de 2007-2008, Bâle III devrait atteindre une mise en œuvre complète d'ici 2028.

Basel III
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