Qu'est-ce que le Protocole de Kyoto ?
Le Protocole de Kyoto était un accord international exigeant que les pays développés réduisent considérablement leurs émissions de gaz à effet de serre. Les États-Unis se sont retirés du Protocole de Kyoto car ils estimaient que le mandat était injuste et nuirait à l'économie du pays. L'Accord de Paris de 2015 a remplacé le Protocole de Kyoto et inclut des engagements de tous les principaux pays émetteurs de GES pour diminuer leur pollution modifiant le climat.
Notions de base
Le Protocole de Kyoto, un accord international historique, est né en 1997 dans la ville japonaise de Kyoto. L'objectif principal de ce traité novateur était de lutter contre la menace croissante du changement climatique en réduisant les émissions de dioxyde de carbone et la concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère.
Au cœur du Protocole de Kyoto se trouvait l'appel aux nations industrialisées pour qu'elles réduisent significativement leurs émissions de dioxyde de carbone. Cette initiative répondait à la nécessité urgente de protéger notre planète des impacts rapides et périlleux des gaz à effet de serre sur notre climat et la vie sur Terre. Malgré son importance initiale, l'Accord de Paris a finalement succédé au Protocole de Kyoto, qui est entré en vigueur en 2016, marquant un nouveau chapitre dans les efforts mondiaux pour lutter contre le changement climatique.
Protocole de Kyoto : engagement climatique international
Le Protocole de Kyoto, composante intégrante de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, représentait une initiative mondiale majeure en réponse à la menace grandissante du changement climatique. Cet accord phare a été formellement adopté à Kyoto, au Japon, le 11 décembre 1997, et est devenu droit international le 16 février 2005.
Dans le cadre du Protocole de Kyoto, les nations participantes ont ratifié des engagements pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, chaque pays se voyant attribuer des limites d'émissions spécifiques pour des périodes données. Un système d'échange de crédits carbone a été mis en place, permettant aux nations de compenser des émissions excédentaires en achetant des crédits.
Le respect des objectifs d'émissions était déterminé individuellement pour chaque pays. Ainsi, l'Union européenne (UE) s'est engagée à une réduction de 8 % de ses émissions, tandis que les États-Unis et le Canada se sont engagés à réduire leurs émissions de 7 % et 6 %, respectivement, d'ici 2012. Le Protocole de Kyoto a également créé un fonds dédié pour aider les pays en développement à adopter des procédés et technologies industriels non émetteurs de gaz à effet de serre, favorisant la coopération mondiale dans la lutte contre les défis climatiques.
Mécanismes innovants de réduction des émissions du Protocole de Kyoto
Le Protocole de Kyoto a introduit des mécanismes innovants, offrant aux nations des voies supplémentaires pour atteindre leurs objectifs de réduction des émissions. Ces mécanismes comprennent :
- Mécanisme d'échange international d'émissions : Ce mécanisme permet aux pays disposant d'unités d'émission excédentaires de participer au commerce du carbone en vendant ces unités à des pays dépassant leurs objectifs d'émissions.
- Mécanisme pour un développement propre : Les pays ayant des obligations de réduction des émissions peuvent entreprendre des projets de réduction des émissions dans des pays en développement, obtenant ainsi des crédits certifiés de réduction des émissions.
- Mécanisme de mise en œuvre conjointe : Les pays avec des engagements de réduction des émissions peuvent obtenir des unités de réduction d'émissions provenant de projets menés dans d'autres pays participants.
Disparités des responsabilités climatiques : Protocole de Kyoto et position des États‑Unis
Le Protocole de Kyoto reconnaissait la responsabilité historique des pays développés pour les émissions élevées de gaz à effet de serre, conséquence de plus d'un siècle d'activité industrielle. En conséquence, le protocole a imposé des mandats stricts de réduction des émissions de GES à 37 pays industrialisés, ainsi qu'à l'Union européenne.
En revanche, les pays en développement étaient encouragés à participer volontairement, plus de 100 d'entre eux, dont la Chine et l'Inde, étant totalement exemptés des obligations de Kyoto. Ces pays en développement pouvaient toutefois gagner des crédits carbone via des projets de réduction des émissions, qu'ils pouvaient échanger ou vendre aux pays développés. Cette pratique permettait à ces derniers de conserver des niveaux relativement plus élevés d'émissions maximales de carbone pendant les périodes spécifiées, assurant ainsi une certaine continuité de leurs émissions de GES.
Notamment, les États‑Unis, signataire initial du Protocole de Kyoto, se sont retirés de l'accord en 2001. Les États‑Unis ont invoqué des préoccupations relatives à l'injustice perçue de l'accord, qui ne visait que les réductions d'émissions des pays industrialisés et était jugé préjudiciable à l'économie américaine.
Évolution du Protocole de Kyoto et transition vers l'Accord de Paris
Lorsque le Protocole de Kyoto est devenu droit international en 2005, les émissions mondiales ont continué d'augmenter malgré son adoption en 1997. L'Union européenne (UE) a réussi à dépasser son objectif initial et a exprimé son engagement en faveur de réductions d'émissions continues.
Cependant, les émissions importantes des États‑Unis et de la Chine, deux des plus grands émetteurs mondiaux, ont compensé les progrès réalisés par les nations respectant leurs objectifs. Les émissions mondiales ont augmenté d'environ 40 % entre 1990 et 2009.
En décembre 2012, le Protocole de Kyoto a été modifié par l'Amendement de Doha. Cette extension a introduit de nouveaux objectifs de réduction des émissions pour la deuxième période d'engagement, couvrant 2012 à 2020. Cependant, l'existence de l'Amendement de Doha a été brève.
En 2015, lors du sommet sur le développement durable à Paris, tous les participants à la Convention‑cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) ont adopté l'Accord de Paris, remplaçant effectivement le Protocole de Kyoto. Cet accord historique rassemble presque tous les pays, poussant les principaux émetteurs de gaz à effet de serre à réduire leurs émissions et à renforcer leurs engagements au fil du temps.
Un objectif central de l'Accord de Paris est de réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre, limitant l'augmentation de la température terrestre à 2 degrés Celsius (avec une préférence pour 1,5 degré Celsius) au‑dessus des niveaux préindustriels. L'accord établit également un cadre pour que les pays développés soutiennent les efforts climatiques des pays en développement, en mettant l'accent sur un suivi et un rapport transparents des objectifs climatiques. Pour évaluer les progrès sous l'Accord de Paris, les pays participent au Bilan mondial tous les cinq ans, favorisant la transparence et la responsabilité dans la lutte contre le changement climatique.
Initiatives climatiques actuelles et réengagement des États‑Unis
En 2016, l'Accord de Paris est entré en vigueur, les États‑Unis jouant un rôle clé. Le président Obama l'a salué comme un témoignage du leadership américain. Cependant, en tant que candidat à la présidence, Donald Trump a fortement critiqué l'accord, le jugeant préjudiciable au peuple américain et s'étant engagé à retirer la nation de celui‑ci. Ce processus de retrait a été initié le 4 novembre 2019.
Le 4 novembre 2020, les États‑Unis se sont officiellement retirés de l'Accord de Paris, coïncidant avec la conclusion de l'élection présidentielle de 2020, dans laquelle Donald Trump a perdu face à Joseph Biden. Dès son premier jour en fonction, le 20 janvier 2021, le président Biden a entamé le processus de réadhésion à l'Accord de Paris, qui est devenu effectif le 19 février 2021.
Actuellement, plusieurs mesures législatives importantes sont prises pour soutenir les efforts de préservation climatique à long terme initiés sous le Protocole de Kyoto et l'Accord de Paris. Celles‑ci incluent la création d'un fonds de 2,3 milliards de dollars pour le programme Building Resilient Infrastructure and Communities, axé sur le renforcement de la résilience des communautés face aux phénomènes météorologiques extrêmes. De plus, des propositions sont à l'étude pour développer les opportunités d'énergie éolienne offshore, pouvant fournir une énergie alternative à plus de trois millions de foyers sur 700 000 acres.
Les efforts de reboisement sont également relancés, traitant un retard de quatre millions d'acres et prévoyant de planter plus d'un milliard d'arbres au cours de la prochaine décennie.
Événements clés de l'histoire du Protocole de Kyoto
Le Protocole de Kyoto, accord climatique international pivot, a suivi une chronologie importante :
- 11 décembre 1997 : Adoption du Protocole de Kyoto lors de la Conférence des Parties à Kyoto, au Japon.
- 14 novembre 1998 : 170 gouvernements ont conclu une réunion de deux semaines, adoptant le Plan d'action de Buenos Aires pour atténuer le risque de changement climatique mondial.
- 16 mars 1998 : Le Protocole de Kyoto est ouvert aux signatures.
- 15 mars 1999 : Un an après son ouverture aux signatures, il comptait 84 signataires.
- 16 février 2005 : Le Protocole de Kyoto entre en vigueur.
- 8 décembre 2012 : Adoption de l'Amendement de Doha pour une deuxième période d'engagement.
- 25 mars 2013 : L'Afghanistan devient le 192e signataire du Protocole de Kyoto, maintenant ce nombre jusqu'en août 2023.
- 12 décembre 2015 : Adoption de l'Accord de Paris par 196 parties lors de la COP21 à Paris, remplaçant en grande partie le Protocole de Kyoto.
- 4 novembre 2016 : L'Accord de Paris entre en vigueur.
- 31 décembre 2020 : L'Amendement de Doha est officiellement adopté après avoir obtenu l'acceptation de 147 parties, atteignant le seuil minimum requis.
Conclusion
Le Protocole de Kyoto constitue une étape importante dans les accords internationaux sur le changement climatique. Bien que l'Accord de Paris ait pris le pas, le Protocole de Kyoto conserve sa place cruciale dans les annales de l'environnement et de la conservation.